Du Sporting Club Nîmois au Nîmes Olympique
Le Sporting Club Nîmois est fondé en 1901 par Henri Monnier, alors âgé de 21 ans, qui rentrait d'un séjour de deux ans en Angleterre. Le recrutement s'effectue, à l'origine, parmi les jeunes protestants de l'« Union Chrétienne ».
En 1908, le SCN arrache à l'Olympique Cettois le titre de champion du Languedoc. Les Nîmois sont ensuite écarté des phases finales du championnat de France USFSA par l'Olympique de Marseille dès le premier tour préliminaire.
Parmi les animateurs du jeu nîmois, citions Augade, Rambaud et Maurice Chabrol. Le dernier nommé tombe au champ d'honneur lors de la Grande Guerre comme nombre de ses coéquipiers. Le guerre achevée, le club reprend ses activités (15 avril 1919).
Installé jusque là route d'Arles, le SCN s'installe au Parc des Sports de le rue du jeu de mail en 1919. En 1922, le SCN absorbe un vieux rival local : le Football Association Nîmois, de Marcel Cambon.
Emmenés par René Dedieu, les Nîmois s'illustrent dans le championnat du Sud-Est en accrochant un titre de vice-champion en 1925. En 1927, les Nîmois perdent toutefois leur place en Division d'Honneur, mais retrouvent ce niveau dès l'été 1928 en bouclant le championnat de Promotion en restant invaincus.
En octobre 1931, le ptésident de la République, Gaston Doumergue, vient inaugurer le stade Jean Bouin. Il s'agit en fait du Parc des Sports rénové.
Le club nîmois opte en 1932 pour le professionnalisme et assure son maintien parmi l'élite en décrochant une cinquième place de son groupe en 1932-1933. Le Sporting se maintient finalement trois saison en Division 1, et malgré les recrutements de Tony Carvan, Alec Cheyné et Andy Wilson, le club est relégué à l'issue de la saison 1934-1935.
Englué dans des problèmes financiers, le SCN abandonne le statut professionnel et stoppe ses activité en 1937. Sous l'impulsion de personnalités nimoises, le club est sauvegardé artificiellement dans les registres du district Lozère-Gard. Aussi, le Nîmes Olympique, héritier du SCN, ne pourra pas réclamer l'héritage du SCN.
En réalité, la création du Nîmes Olympique en avril 1937 n'est que la continuité du défunt Sporting Club Nîmois qui fut l'in des derniers clubs de football du sud de la France du début du siècle dernier.
Le 04 juin 1937, la candidature du Nîmes Olympique au professionnalisme fut acquise à l'unanimité, le nouveau club gardois débutera son championnat dans le groupe B de Division 2 (affilié le 01er mars 1939 à la Fédération Française de Football sous le n°503.313). Nous pouvons citer parmi les fondateurs du Nîmes Olympique : MM. Chabert, Gambardella, Chiariny, Sablier, Rambaud, Pujolas, Almeras, etc.
Le premier match de l'équipe olympienne se déroula le 08 août 1937, match amical contre le voisin du S.O. Montpellier (qui se déplaça au Parc des Sports sans demander d'indemnité au club nîmois). Le match se solda par une victoire des héraultais 4 à 1, l'histoire retiendra le nom du premier buteur de l'histoire de Nîmes Olympique : l'attaquant Joumard (ancien joueur de l'AS Saint-Étienne). Nîmes alignait les joueurs suivants : Boncoeur, Clapsis, Mugnier, Ward, Mester, Amézieux, Mondou, Reversat, Méjean, Nowaczick et Joumard.
Reprise du championnat pour la saison 1938-1939 et une quatorzième place dans ce groupe de division, fort de 25 clubs (un véritable parcours du combattant). Les années de guerre furent très chaotiques pour le développement du football dans le Gard mais aussi dans l'Hexagone. De nombreux joueurs mais aussi dirigeants se trouvaient soit mobilisés soit prisonniers dans cette guerre. De très bons joueurs eurent l'occasion d'évoluer au sein de l'équipe nîmoise pendant cette période, citons entre autres : Polge, Babinek, Gabrillargues, Reich, Donnet, Aguire (un des rares espagnols à avoir joué à Nîmes).
Il fallait attendre la fin de la guerre pour voir la vraie compétition reprendre ses droits dans l'Hexagone. Pour assister au renouveau du Nîmes Olympique sur la scène footballistique, il faut patienter jusqu'en 1948 et l'arrivée de joueurs comme Golinski, Rouvière, Firoud, Germain et Dakowski. Ces joueurs allaient former l'ossature de l'équipe qui allait réussir l'exploit d'être champion de France de Division 2 et d'atteindre la demi-finale de la Coupe de France : c'était la saison 1949-1950. Une période qui restera gravée dans les mémoires car les joueurs nîmois avaient acquis le droit d'évoluer en Division Nationale, douze ans après la création du club. Outre les joueurs, il faut rendre hommage aux trois principaux artisans de cet exploit : le président Jean Chiariny, l'entraîneur Pierre Pibarot et le capitaine Kader Firoud. Il faut dire que cette saison-là, Nîmes Olympique avait une équipe très solide avec des individualités très intéressantes. Voici l'équipe-type pour cette saison 1949-1950 : Dakowski - Barthès, Campo, Firoud, Golinski, Moureau - Rossignol, Timmermans, Makar, Rouvière, Haan. Ont également participé : Henry, Szabo, Schwager, Busto, Lafont, Germain et Cohen.
1950-1951 allait voir l'équipe de Nîmes évoluer pour la première fois de son histoire en Division 1. Nîmes réussit à garder son ossature et de bons joueurs allaient compléter cette équipe, comme Joseph Ujlaki, Albert Fornetti ou l'international hollandais Brandès Petrus. Cette première saison a bien failli voir Nîmes gagner le titre de champion de Division 1 (à un point de l'OGC Nice), le nul concédé lors de la dernière journée face à Sochaux (3-3) et surtout la défaite face à Nice (à l'avant-dernière journée) ayant fait perdre le titre aux "Crocodiles" de Pierre Pibarot et Kader Firoud.
Après cette montée en Première Division, Nîmes Olympique allait signer un long bail parmi l'élite du football français. La période la plus faste du club gardois se situe de 1956 à 1963. Le premier titre arrivera en 1956 avec la victoire en Coupe Drago. Sous la direction de l'incomparable entraîneur Kader Firoud, Nîmes Olympique réussira à se hisser à la deuxième place de Division 1 en 1958, 1959 et 1960. Nîmes Olympique était devenu une place forte du football français avec des équipes comme le Stade de Reims, le Racing Club de Paris, l'OGC Nice, l'Olympique de Marseille ... Mais à chaque fois, il manquait le petit quelque chose pour que l'équipe nîmoise puisse remporter un titre. Nîmes Olympique, avec des moyens très modestes et un stade archaïque, étonnait la France toute entière, et ils étaient nombreux ceux qui suivaient l'étonnant parcours des "Crocodiles".
Nîmes Olympique avait dans ses rangs des joueurs de qualité comme Alexandre Rozak, Pierre Barlaguet, Constantino, Schwager, Charles-Alfred, Akesbi, Skiba, Venturi, Bandera, Rahis, Parodi, Noël, Bernard, etc. La réussite nîmoise résidait également dans les performances de ses équipes de jeunes, la politique de formation menée par Marcel Rouvière, et M. Viala, demeurait une des meilleures de France. Les résultats en témoignent : quatre Coupes Gambardella, une Coupe des Cadets, une Coupe des Poussins, etc.
Moments forts dans l'histoire du club : deux finales de Coupe de France (toutes les deux perdues hélas face à Reims et Sedan). Nîmes Olympique était le "Poulidor" du football français. L'histoire se répéta en 1961-1962, Nîmes en tête lors de l'avant-dernière journée perdra le titre sur le fil en perdant au Stade Français sur un but de ... Henri Skiba (ancien nîmois). Encore une fois, le titre de champion ne prendra pas le chemin de Jean-Bouin.
Après un bref passage en Division 2 en 1967-1968, une nouvelle période faste pour le club commencera dès 1970. Sous l'impulsion de joueurs comme Mézy, Betton, Kabyle, Odasso, Sherer, Adams, Bonnet, Fleitas, Girard, Pircalab, Scilcher, Vergnes, Voïnea ... le club nîmois retrouvera le haut de l'affiche. Sous la houlette de Kader Firoud, Nîmes se hissera à la deuxième place de Division 1 derrière l'Olympique de Marseille en 1971-1972, et à la quatrième place en 1974-1975.
Première dans l'histoire du club. 14 novembre 1971 : premier match en Coupe de l'UEFA de Nîmes Olympique contre le club portugais de Setubal (deux défaites et élimination en trente-deuxièmes de finale). Nouvelle qualification en 1972 (toujours en Coupe de l'UEFA) contre Zurich : nouvelle élimination au premier tour de la compétition.
La fin des années 70 va voir une baisse des résultats et la descente en Division 2 sera effective pour la saison 1984-1985. Avec l'arrivée d'un nouveau président Jean Bousquet le 14 juin 1982 (à la place de Paul Calabro), le mot d'ordre sera pendant toute sa présidence la remontée en Division 1 et bien sûr le maintien au sein de l'élite. Mission accomplie en 1991, Nîmes Olympique avec Dominguez, Girard, Maharzi, Cuciffo, Zanon, Bernardet (et Daniel Roméo aux commandes), remonte en Division 1. Le recrutement pour 1991-1992 sera spectaculaire, avec l'arrivée de Cantona, Ayache, Vercruysse, Tittel, Catalano, Lemoult, Nîmes Olympique frappe un grand coup pour se maintenir en Division 1. L'espoir tiendra un an, la descente sera inévitable en 1993.
Le Nîmes Olympique 1993-1994 de René Exbrayat réussira une bonne saison en terminant à la quatrième place de Division 2 et en loupant d'un rien la montée en Division 1. La saison 1994-1995 sera la pire de toute l'histoire du club, en terminant à la dernière place, Nîmes sera relégué en National 1 (ex-Division 3) pour la première fois de sa longue histoire.
L'édition 1995-1996 sera la saison de tous les paradoxes, avec un nouveau président (Aimé Landes), nouveau directeur sportif (Pierre Mosca), l'équipe ne sauvera sa tête en National 1 qu'à l'ancienneté !!! Par contre, que dire du parcours en coupe de France ...
Le Nîmes Olympique a inscrit en lettres d'or son nom dans l'histoire du football français et mondial en réussissant l'exploit d'atteindre la finale de la Coupe de France contre l'AJ Auxerre (soit deux divisions d'écart) sous la direction de Pierre Barlaguet. Et ce, après avoir éliminé trois clubs de Division 1 : Saint-Étienne, Strasbourg, et surtout Montpellier.
La saison 1996-1997 sera celle du renouveau avec une participation en Coupe d'Europe des Clubs Vainqueurs de Coupe (huitième de finale face à l'AIK Solna) et un titre de champion de France de National (synonyme de remontée en Division 2) et ce, pour les soixante ans du club. Bel exploit pour les Di Fraya, Karwat, Bazdarevic, Tomczyk, Marx et Préget ...
Cinq saisons après cette remontée, Nîmes a replongé. Une saison terne où les joueurs eurent du mal à s'imposer chez eux ... Au final, une avant-dernière place de Division 2 et une nouvelle relégation en National !
Et maintenant ? Avec l'an 2003 et Jean-Louis Gazeau comme président du club, on ne peut qu'espérer que Nîmes Olympique redevienne une grande équipe. Que de chemin parcouru depuis Henri Monnier, un siècle plus tard, le football est bien le sport numéro un à Nîmes et en France. Notre seul souhait est de pouvoir écrire autant d'histoire sur Nîmes Olympique dans 100 ans !!!